Un filet fantôme de 200 mètres de long a été remonté par les agents du parc naturel marin d’Iroise mardi 7 septembre. Véritable piège pour de nombreux crustacés, ce filet en polyamide représentait également un risque de pollution plastique. Un fléau très présent en Iroise.
Des plongeurs plaisanciers du Douarnenez Aqua Club et du club subaquatique d’Annecy ont interpellé le parc naturel marin d’Iroise après avoir repéré un filet de pêche perdu par 20 mètres de fond au large de Douarnenez.
Les agents de l’antenne sud du parc, basée à Douarnenez, se sont rendus sur le site mardi 7 septembre. Ils ont constaté que de nombreux crustacés étaient pris au piège du filet fantôme, et ont installé un système de ballons afin de le remonter.
Une fois le filet d’environ 70 kg remonté à bord, les techniciens de l’environnement ont démaillé et relâché 3 homards et plusieurs dizaines d’araignées et de tourteaux. Beaucoup de crustacés, dont 5 homards, étaient déjà morts au moment de la découverte. Le filet a été déposé au point de collecte dédié au matériel de pêche professionnel usagé, au port de Douarnenez.
La dégradation du plastique : un fléau à chaque étape
Ce genre de filet en polyamide représente le tiers des déchets polluant la mer d’Iroise. Le polyamide se dégrade très lentement, libérant ses différents composants chimiques dans l’environnement marin pendant plusieurs centaines d’années.
Au cours de sa longue dégradation, le filet fantôme ne représente pas seulement une source de pollution, mais également un danger pour l’homme, navigant ou plongeur, comme pour les animaux, qui risquent le piégeage ou l’étranglement.
Amorcer un circuit vertueux en Iroise
On estime que près de 155 millions de tonnes de filets pollueront le fond des mers d’ici 2025.* Le parc naturel marin d’Iroise a donc décidé de concentrer ses efforts sur le filet fin en polyamide, l’engin le plus représentatif de la pêche en Iroise, et travaille à proposer un modèle de gestion de ces déchets, de la source à la collecte, du pêcheur à la récupération des filets usagés.
Des collecteurs de filets de pêche usagés ont par exemple été installés dans les ports partenaires du parc, comme celui de Douarnenez. L’équipe du parc marin organise également des ateliers avec les pêcheurs professionnels sur la thématique. Enfin des tests de filets sans plastique et biodégradable devraient être réalisés en 2022.
*source : PLOS ONE – Fev 2015
