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Un atelier scolaire qui montre l'impact des microplastiques sur les organismes marins

Dans le cadre du projet Preventing Plastic Pollution et plus particulièrement la partie éducation, l’IFREMER et le CNRS au sein du LEMAR ont mis en place des ateliers adressés aux scolaires (primaires, collèges) et au grand public afin de sensibiliser à la problématique des impacts de la pollution plastique sur les organismes marins. Les ateliers ont pour but d’expliquer la problématique des déchets plastiques en mer et surtout la pollution invisible des microplastiques de taille inférieure à 5mm qui représentent plus de 90% des déchets plastiques en mer et ne sont pas dénués de toxicité.

Afin de proposer aux élèves une démarche scientifique, nous installons l’atelier ensemble, en mettant des coquillages, souvent des huîtres, dans des bacs translucides avec de l’eau de mer, des microalgues (leur nourriture) et des microplastiques (polyéthylène) de taille ingérable par les huîtres (10 à 45 µm) et de couleur rouge-orangée afin de les visualiser. Ainsi, nous leur expliquons l’alimentation de l’huître et cela leur permet de poser les questions/hypothèses en lien avec cette expérience.

Quelques heures plus tard, après avoir laissé « tranquille » les animaux dans leur bac, nous revenons : les élèves passent alors en mode observation et essaient d’en tirer des conclusions sur ce qui s’est passé durant ces quelques heures.

Trois observations sont souvent relevées :

-Les huîtres sont entre-ouvertes, les huîtres baillent et en s’approchant avec les vibrations, elles se referment vite. C’est le signe qu’elles étaient actives, qu’elles doivent respirer et filtrer l’eau.

-L’ajout des microalgues, en début d’expérience, avait colorée l’eau de mer d’une légère couleur marron-verte. La couleur de l’eau de mer est redevenue translucide. C’est une preuve que les animaux ont filtré l’eau de mer et retenu sur leurs branchies (sorte de filet miniature) les microalgues pour les rassembler à la bouche et les manger.

-Un filet de couleur rouge-orange sort sur le côté de l’huître (Figure 2). Cela correspond à ses excréments. C’est la preuve que les huîtres ont mangés les microplastiques (elles n’ont donc pas été capables de les éviter) et que ces microplastiques ont suivi le transit du tube digestif. En effet, une fois ingérés, les microplastiques peuvent soit obstruer le système digestif, soit simplement y transiter et c’est la voix primordiale que nous observons en laboratoire, démontrée ici dans cet atelier.

Cela nous permet ensuite d’expliquer aux élèves que même un simple transit de microplastiques dans le tube digestif peut induire de grandes modifications sur la biologie de l’animal qui les a ingéré : modifications de la digestion qui perturbent l’entrée d’énergie via l’alimentation, source directe de stress, avec des conséquences sur la croissance, la défense, la reproduction. De plus à leur conception, les plastiques sont constitués d’additifs/plastifiants, qui peuvent être relargués dans le tube digestif au cours du transit et provoquer une toxicité chimique, par exemple de type perturbation endocrinienne.

Cet atelier, concret et visuel, a le mérite d’être marquant pour les élèves qui ne manqueront pas de l’expliquer à leur famille, amis, pour ainsi devenir à leur tour des acteurs du partage de savoirs et sensibiliser à cette thématique de protection de l’Océan.