
Au cours de l’année 2022 nous avons parcouru les différents niveaux de la hiérarchie des déchets dans le cadre de notre campagne des 5R pour prévenir la pollution plastique. Alors que la fin d’année approche, nous arrivons donc à la dernière étape : RECYCLER.
Selon l’OCDE, la production de plastique va tripler d’ici à 2060. Nombreux sont ceux qui considèrent qu’il s’agit d’un enjeu de niveau mondial, nécessitant des politiques et des actions transfrontalières à tous les stades du cycle de vie des plastiques, y compris la manière dont nous traitons le plastique au terme de sa vie utile.
Néanmoins, le recyclage du plastique ne se fait pas toujours facilement, et ce pour de nombreuses raisons, dont : la contamination des déchets recyclés, les produits fabriqués avec des polymères de plastiques mixtes qui sont souvent difficiles à séparer, les déchets sanitaires ou comportant des risques biologiques, et certains types de plastique qui ne peuvent tout simplement pas être recyclés.
En Europe, moins de 40 % des emballages plastiques sont véritablement recyclés. Cela ne veut pas dire que le recyclage est inutile, car cela représente tout de même une quantité considérable de plastique recyclée. En revanche cela signifie que tous les acteurs de la société doivent faire des efforts supplémentaires pour s’assurer que des mesures adéquates soient mises en place pour traiter les vastes quantités de plastique que nous produisons chaque année.
Dans le cadre de cette problématique de la fin de vie des plastiques, Preventing Plastic Pollution mène ses actions auprès des entreprises, des citoyens et des responsables politiques pour tenter d’évaluer l’ampleur du problème dans la région transmanche, tester et proposer des solutions, et encourager les changements de comportement a tous les niveaux.
Cette démarche a été réalisée sous différentes formes, y compris :
- des équipements de fin de vie (poubelles) pour encourager les gens à recycler les articles les plus couramment jetés, tels que les bouteilles, les gobelets à emporter et les mégots de cigarettes ;
- des dispositifs de recyclage en circuit fermé à petite échelle pour des types de déchets particuliers, tels que les plastiques de laboratoire ;
- et une collaboration avec une entreprise locale pour s’attaquer au principal déchet trouvé le long des rivières et des côtes : le mégot de cigarette.

Une baleine très sympa à Plymouth
Cet été, une étrange créature a fait son apparition sur le quai de Plymouth Hoe : une baleine amicale fabriquée à partir de matériaux recyclés qui encourage les passants à recycler leurs bouteilles en plastique (un autre concurrent redoutable que l’on retrouve dans le top 10 des articles plastiques les plus polluants). Cette poubelle géante a été installée par le conseil municipal de Plymouth et vise ainsi à sensibiliser les gens et à les faire réfléchir à la manière dont ils pourraient réduire, réutiliser et recycler le plastique au quotidien.
Plastiques de laboratoire
Un grand nombre de nos partenaires ont travaillé à la collecte et à l’analyse d’échantillons de plastique provenant de bassins versants au Royaume-Uni et en France. Au fil du projet, des questions concernant l’utilisation et l’élimination des plastiques dans leurs laboratoires ont commencé à se poser. Sous la conduite du partenaire CNRS, un programme de recyclage des plastiques de laboratoire a été testé à l’Institut Universitaire Européen de la Mer, à Brest. Le dispositif consiste à collecter les déchets plastiques non souillés, à les broyer et à les remodeler pour en faire de nouveaux articles pour le laboratoire, ou du mobilier. En savoir plus…
Des boîtes de scrutin pour recycler les filtres de cigarettes
Les Nations unies estiment que 4,5 milliards de filtres à cigarettes sont jetés chaque année dans la nature ! Sur tous nos relevés de déchets sauvages, ces petits bouts de plastique à usage unique ont été retrouvé en grande quantité. Preventing Plastic Pollution a donc testé des poubelles pour décourager le geste de jeter son mégot par terre, et sensibiliser aux impacts de la pollution plastique sur l’environnement. Les partenaires de Brest Métropole et de l’Epab ont également travaillé avec une entreprise locale, Mégo !, qui récupère et recycle les filtres de cigarettes pour en faire des cendriers et d’autres types de mobilier urbain. En savoir plus…
Et nous avons tous un rôle, certes modeste mais significatif, à jouer pour que nos plastiques recyclables parviennent à destination du centre de recyclage, que ce soit en veillant à ne pas jeter nos mégots par terre, ou en conservant notre gobelet de café, bouteille d’eau et autres articles recyclables jusqu’à ce que nous trouvions la bonne poubelle.